Le jour J, la Fin, comme on aime me le rappeler, n'aura été que la conséquence de nos enfantillages.

Les mers débordent. Rien.
Les saisons disparaissent. Rien.
Le soleil brûle. Soupir.

Certains, plus éclairés que nous, l'avait prédit. Le 23 Décembre 2012, l'humanité rencontre l'extinction. Depuis plusieurs années déjà, l'atmosphère devenait étouffante, suffocante. Le gouvernement, trop occupé par des affaires politiques et économiques, ne s'en souciaient pas plus que vous, que nous: hommes inconscients. Nous nous souciions du présent, regrettions le passé. L'avenir: personne pour l'entrevoir.

Il fait nuit. Je dors depuis longtemps. L'Hiver est là. Non. Il devrait être là. Je me réveille en sueur, ouvre la fenêtre. De l'air. Chaud. Comme toujours. Je me traîne jusqu'à la salle-de-bain. Là, je m'asperge le visage. Et, alors même que je me redresse du lavabo, j'aperçois dans la glace le reflet du cauchemar. L'eau s'infiltre et monte. En quelques minutes, elle atteint mon dos et me glace l'échine. Je sors. Une vision de l'apocalypse, là, devant moi. Les gens, pris par surprise, hurlent et appellent à l'aide. L'horreur.

L'eau a continuer de monter jusqu'à ensevelir le plus haut des immeubles, la plus haute des montagnes. Elle recouvre tout. Nous, les rescapés, nous nous agrippons à la plus petit chose flottante. Les vils personnes se révèlent. Elles rejettent et confrontent les bras tendus vers leur barque à la noyade.

Trois jours que je dérive. J'ai depuis longtemps perdu les autres. La faim et la soif me tiraillent. Je ne cède pas. Ni les rayons brûlants du soleil sur mon dos, ni les poissons des bas-fonds, ne me tueront.

La nuit du quatrième jours, j'entrevois enfin un espoir. Quelque chose émerge de l'eau. Sa carapace métallique m'éblouit. J'entends quelqu'un crier. Sa voix me semble si lointaine que je ne me retourne pas. La fatigue m'empêche de bouger.

- Alors ?! Il est mort ?!

Non. Je vis. Pitié. Aidez-moi. Les gerçures de mes lèvres se fendent. Mes mots ne sont pas audibles mais mon bras qui s'agite faiblement est bien visible. Je glisse, m'évanouis et sombre dans les profondeurs abyssales du monde bleu.

La Géode. C'est comme ça qu'ils ont baptisé cette ville sous la mer où moi et les autres rescapés avons trouvé refuge. J'ignore comment ils ont fait mais sous cette bulle d'air qui nous entoure, on respire. On ne respire pas comme on le faisait sur terre. L'air est frais, vivifiant et odorant.

Deux jours que nous sommes ici. L'Inquisition -les scientifiques et autres savants qui ont construit la Géode- ont organisé une réunion hier. Le raz-de-marrée a toucher le monde entier. Nous sommes les derniers spécimens de la race humaine. Le plus étrange dans tout ça c'est quand on leur a demandé comment ils avaient pu prévoir ce cataclysme et aménager une ville sous-marine ? Ils n'ont rien dit.

L'organisation n'est pas facile dans ce milieu. Les suicides se multiplient.